Nigeria Face à la Catastrophe Humanitaire : Inondations Dévastatrices
Une crise humanitaire majeure en pleine expansion
Le Nigeria traverse actuellement l’une des pires crises humanitaires de son histoire récente, frappé par des inondations dévastatrices qui ravagent plusieurs régions du pays. Depuis le début de la saison des pluies en avril 2025, des pluies torrentielles ont provoqué des crues soudaines, entraînant des pertes humaines massives, des déplacements de population et des destructions matérielles sans précédent. Selon les dernières informations relayées par l’Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), la situation s’est particulièrement aggravée fin mai dans l’État de Niger, où la ville de Mokwa a été la plus touchée.
Bilan humain et matériel : des chiffres alarmants
Le bilan provisoire des inondations de mai 2025 dans la région de Mokwa fait état de plus de 150 morts, selon les déclarations de l’Agence de gestion des urgences du Niger à l’Agence France-Presse. Ce chiffre, qui a été revu à la hausse par rapport aux premiers bilans, pourrait encore s’alourdir au fil des opérations de recherche et de sauvetage. Plus de 3 000 personnes ont été déplacées, 265 maisons ont été complètement détruites et deux ponts emportés par les eaux. Au moins 78 blessés ont été hospitalisés, comme l’a confirmé Gideon Adamu, chef de la Croix-Rouge dans l’État. Plus de 50 enfants d’une école coranique sont portés disparus, selon le journal Daily Trust.
Les pluies torrentielles du mercredi soir ont submergé des dizaines d’habitations et emporté des corps dans le fleuve Niger, rendant les opérations de secours particulièrement difficiles. Des bâtiments se sont effondrés et des routes ont été inondées, isolant de nombreuses communautés et compliquant l’acheminement de l’aide humanitaire.
Causes et facteurs aggravants
Les causes de ces inondations sont multiples et s’inscrivent dans un contexte de vulnérabilité accrue face aux aléas climatiques. Parmi les principaux facteurs identifiés par les autorités et les experts, on retrouve :
- Des précipitations exceptionnelles : la saison des pluies, qui s’étend de mai à novembre, a été particulièrement intense cette année.
- Le relâchement d’eau des barrages : la libération d’eau du barrage hydroélectrique de Jebba a provoqué au moins six inondations majeures, dont une a fait au moins treize morts.
- Des infrastructures défaillantes : le manque de drainage efficace, la construction illégale sur les lits des rivières et le rejet de déchets dans les canaux aggravent les risques d’inondation, notamment dans les grandes villes comme Lagos.
- Le changement climatique : il accentue la fréquence et l’intensité des événements météorologiques extrêmes.
Une situation humanitaire déjà fragile
La crise actuelle s’inscrit dans la continuité d’une année 2024 déjà marquée par des inondations historiques, avec plus de 1 200 morts et 1,2 million de personnes déplacées selon NEMA. Plus de 1,4 million d’hectares de terres agricoles ont été détruits, aggravant la crise alimentaire et économique dans plusieurs régions. Dans le nord-est du pays, la situation est encore plus complexe en raison de la présence de groupes armés, qui entravent les efforts de secours et de reconstruction.
Le Plan de réponse humanitaire pour cette région reste massivement sous-financé, ce qui limite la capacité des organisations à venir en aide aux populations affectées. Les récents événements dans l’État de Niger soulignent la double crise humanitaire que le pays doit affronter : d’un côté, les inondations, de l’autre, la violence des groupes armés et des bandits.
Prévisions et mesures d’urgence
Face à l’ampleur de la catastrophe, le gouvernement fédéral nigérian a lancé une alerte précoce, prévenant que plus de 15 millions de personnes sont à haut risque d’inondation en 2025. Selon la prévision officielle publiée par la Nigeria Hydrological Services Agency (NIHSA) en avril 2025, 30 des 36 États du pays, ainsi que le Territoire de la capitale fédérale, sont concernés. Plus de 1 200 communautés sont à haut risque, et 2 187 autres dans 293 zones de gouvernement local à risque modéré.
Pour faire face à cette situation, le gouvernement privilégie désormais des stratégies de prévention et d’adaptation basées sur les communautés, en améliorant l’infrastructure et en renforçant la planification locale. Cependant, la mobilisation internationale reste indispensable pour soutenir les efforts de secours et de reconstruction.
Les défis de la reconstruction et de la résilience
La reconstruction des zones sinistrées s’annonce particulièrement difficile, tant en raison de l’ampleur des dégâts que de la situation sécuritaire dans certaines régions. Les autorités locales et les organisations humanitaires insistent sur la nécessité d’investir dans des infrastructures résilientes et des stratégies d’adaptation au changement climatique pour prévenir de futures tragédies.
Les populations affectées, déjà vulnérables, sont confrontées à une double peine : la perte de leurs biens et de leurs moyens de subsistance, et la difficulté d’accéder à l’aide humanitaire. Les opérations de recherche et de sauvetage se poursuivent, mais la situation reste critique dans de nombreuses localités.
Perspectives et mobilisation internationale
La communauté internationale est appelée à se mobiliser pour fournir une aide d’urgence et soutenir les efforts de reconstruction. Les défis posés par ces catastrophes naturelles soulignent la nécessité d’une réponse rapide et coordonnée, mais aussi d’investissements durables dans la prévention et la résilience.
Les récentes inondations au Nigeria rappellent la vulnérabilité des communautés face aux aléas climatiques et la nécessité d’une solidarité internationale renforcée. Comme le soulignent les experts, seule une action concertée permettra de limiter les pertes humaines et de soutenir les populations sinistrées dans la durée.

