Assimi Goïta représentant son contrôle accru du Mali dans une illustration saisissante

Crise Politique au Mali: Vers une Présidence sans Élection

Crise Politique au Mali: Vers une Présidence sans Élection

Le Mali est actuellement plongé dans une crise politique profonde, marquée par un projet controversé visant à accorder un mandat présidentiel sans élection au général Assimi Goïta, chef de la junte militaire. Ce projet, adopté par le conseil des ministres le 11 juin 2025, prévoit un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025, ce qui pourrait maintenir Goïta au pouvoir jusqu’en 2030. Cette décision intervient alors que le pays est confronté à des défis sécuritaires majeurs, notamment les attaques djihadistes et les violences communautaires.

Contexte Politique

Le général Assimi Goïta s’était initialement engagé à remettre le pouvoir aux civils au plus tard en mars 2024. Cependant, le projet de loi récemment adopté remet en question ces promesses démocratiques. Ce mandat sans élection est justifié par la nécessité de stabilité institutionnelle, mais il suscite de vives critiques tant au niveau national qu’international. Les partis politiques maliens ont largement boycotté les concertations nationales qui ont recommandé ce mandat renouvelable, soulignant ainsi leur désaccord avec cette orientation politique.

Défis Sécuritaires

Le Mali est confronté à une situation sécuritaire extrêmement précaire. Des attaques répétées de groupes djihadistes et des violences communautaires continuent de secouer le pays. Récemment, une attaque contre un camp militaire à Boulkessi a fait au moins trente morts, illustrant la gravité de la situation. La communauté internationale observe ces développements avec inquiétude, craignant que cette décision ne compromette les principes démocratiques et ne renforce l’instabilité dans la région.

Réactions Internationales et Nationales

La décision de prolonger le mandat de Goïta sans élection a suscité des réactions négatives de la part de la communauté internationale. Les partis politiques et les organisations de la société civile au Mali ont appelé à un retour à un régime civil avant la fin de l’année 2025. Plus de 80 partis politiques et deux organisations de la société civile ont publié des communiqués distincts pour exiger un calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel et la libération des prisonniers politiques.

Mesures Récentes de la Junte

Début mai, le général Goïta a signé un décret dissolvant tous les partis politiques du pays, dans un contexte de montée des critiques contre la junte. Cette décision a coïncidé avec une recrudescence des enlèvements d’activistes pro-démocratie à Bamako, sur fond de manifestations dénonçant la dérive autoritaire du régime. Le projet de loi doit maintenant être examiné par le Conseil national de transition, organe législatif établi par la junte après les coups d’État de 2020 et 2021.

Impact sur la Démocratie

La crise politique actuelle au Mali soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de la démocratie dans le pays. La décision de prolonger le mandat présidentiel sans élection pourrait renforcer l’instabilité politique et compromettre les principes démocratiques. Les défis sécuritaires et politiques restent majeurs, et la réaction de la communauté internationale sera cruciale pour déterminer le cours des événements à venir.

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