Sommet de l’OTAN 2025 : Engagement historique pour des dépenses de défense à 5% du PIB
Lors du sommet de l’OTAN tenu à La Haye en juin 2025, les 32 pays membres ont pris un engagement historique en décidant d’augmenter leurs dépenses de défense à 5 % de leur PIB d’ici 2035, une hausse significative par rapport à l’objectif précédent de 2 %. Cette nouvelle cible se décompose en 3,5 % du PIB dédiés aux capacités militaires traditionnelles et 1,5 % pour renforcer la résilience, notamment dans les domaines de la cybersécurité et de la protection des infrastructures critiques. Cette décision traduit une volonté forte de renforcer la sécurité collective face aux menaces géopolitiques croissantes, en particulier la posture agressive de la Russie, et vise à stimuler durablement le secteur de la défense en Europe et en Amérique du Nord.
Un tournant stratégique majeur pour l’Alliance Atlantique
L’engagement à consacrer 5 % du PIB à la défense et à la sécurité d’ici 2035 représente un investissement annuel de plus de 1 000 milliards de dollars, un montant sans précédent dans l’histoire de l’OTAN. Cette enveloppe sera répartie entre les dépenses militaires classiques — production d’armements, défense aérienne, forces terrestres — et les dépenses liées à la résilience face aux menaces hybrides, notamment la cybersécurité et la protection des réseaux essentiels. Cette approche globale intègre à la fois la puissance militaire et la défense des infrastructures critiques indispensables à la société moderne.
Cette décision fait suite à une pression américaine constante, notamment sous l’impulsion de l’ancien président Donald Trump, qui avait déjà demandé à plusieurs reprises que les alliés doublent leurs dépenses de défense, passant de 2 % à 4 % du PIB. La guerre en Ukraine et la montée des tensions avec la Russie ont accéléré cette dynamique, convainquant les pays européens de renforcer leur engagement. Lors du sommet, les membres ont réaffirmé leur attachement à l’article 5 du traité de l’OTAN, qui stipule qu’une attaque contre un allié est une attaque contre tous, soulignant ainsi leur volonté d’une défense collective renforcée.
Impacts économiques et défis de mise en œuvre
Sur le plan économique, cette augmentation massive des budgets de défense devrait stimuler le secteur industriel, avec des investissements majeurs dans les technologies militaires avancées, la modernisation des forces armées et le développement de capacités innovantes. Les experts anticipent une croissance significative des marchés de l’armement et des technologies de défense, avec des retombées positives sur l’emploi et la recherche dans les pays membres.
Cependant, cet engagement soulève aussi des défis importants. Certains pays sont encore loin d’atteindre les 2 % actuels, ce qui implique un effort considérable à fournir dans les années à venir. La coordination entre les États membres sera cruciale pour assurer une utilisation efficace et cohérente des ressources. Par ailleurs, la montée en puissance des dépenses dans la défense suscite des débats sur l’équilibre entre sécurité et autres priorités budgétaires, telles que les politiques sociales ou environnementales.
La cybersécurité et la résilience au cœur de la nouvelle stratégie
L’allocation de 1,5 % du PIB à la résilience traduit la reconnaissance des menaces hybrides et numériques qui pèsent sur la sécurité des nations. Cette orientation devrait encourager le développement de capacités de cyberdéfense, la sécurisation des réseaux et la coopération internationale pour faire face aux attaques informatiques. La protection des infrastructures critiques devient ainsi un pilier central de la stratégie de défense collective, en complément des forces militaires traditionnelles.
Une nouvelle ère pour l’OTAN
L’engagement de l’OTAN à porter ses dépenses de défense à 5 % du PIB d’ici 2035 constitue une réponse forte aux défis géopolitiques actuels, renforçant la posture militaire collective tout en intégrant une dimension élargie de la sécurité. Soutenue par les États-Unis et adoptée par l’ensemble des membres, cette décision marque une nouvelle ère pour l’Alliance Atlantique, avec des implications majeures pour la défense européenne et mondiale. Selon les déclarations officielles, cette mesure devrait permettre à l’OTAN de devenir « très forte » et mieux préparée face aux menaces contemporaines, tout en stimulant l’innovation et la coopération entre alliés.