La pollution par les microplastiques atteint un niveau alarmant
La pollution par les microplastiques atteint un niveau alarmant, comme le révèle une étude majeure publiée ce 23 mai 2025 par l’Inrae et le CNRS. Près d’un siècle après la démocratisation du plastique, cette recherche d’envergure dresse un constat sans appel : les microplastiques, issus de la dégradation des déchets plastiques, sont désormais omniprésents dans tous les écosystèmes, des sols aux fleuves, et même dans le corps humain, notamment dans le lait maternel. Cette contamination généralisée soulève de graves inquiétudes quant à ses impacts sanitaires et environnementaux, appelant à une mobilisation urgente pour limiter cette pollution.
Une contamination massive des sols et des écosystèmes terrestres
L’étude s’appuie sur une méta-analyse de 4 500 publications scientifiques pour évaluer la présence des plastiques en France et en Europe. Elle révèle que 20 % des plastiques consommés sont destinés aux secteurs agricoles et alimentaires, dont 91 % sont utilisés pour l’emballage des aliments. Ces plastiques, une fois dégradés, se fragmentent en particules de tailles variées, allant des macroplastiques aux microplastiques et nanoplastiques, capables de s’infiltrer dans tous les milieux.
Les sols, y compris les sols agricoles et même désertiques, sont contaminés à des taux très élevés, allant de 100 à 10 000 particules de microplastiques par kilogramme de sol dans le premier mètre de profondeur. Cette pollution des sols est telle qu’elle serait vraisemblablement supérieure à celle des océans, ce qui constitue une révélation majeure sur l’ampleur de la contamination terrestre. Ces particules peuvent affecter la qualité des sols et la santé des organismes qui y vivent, avec des conséquences potentielles sur la chaîne alimentaire et la biodiversité.
La pollution des fleuves et la dissémination des microplastiques
La pollution par les microplastiques ne se limite pas aux sols. Les fleuves européens, étudiés notamment dans le cadre de la Mission Tara Microplastiques, sont également fortement contaminés. Les berges sont principalement polluées par des plastiques à usage unique, majoritairement alimentaires. Ces microplastiques servent aussi de vecteurs pour des micro-organismes, dont certains pathogènes pour l’homme, comme la bactérie Shewanella putrefaciens, responsable d’infections graves telles que des bactériémies et des infections des tissus mous. Cette dispersion dans le continuum terre-mer accentue la complexité et la gravité de la pollution plastique en Europe.
Une contamination inquiétante du corps humain
Les microplastiques ne se cantonnent plus à l’environnement : ils pénètrent désormais dans le corps humain. Des études récentes ont détecté leur présence dans le lait maternel, ce qui souligne leur capacité à traverser les barrières biologiques. Cette contamination interne est associée à des risques sanitaires majeurs. Par exemple, l’accumulation de microplastiques dans le cerveau a été liée à un risque accru de démence et d’événements cardiovasculaires. Une étude publiée en mars 2025 a montré que la présence de particules de plastique dans une plaque artérielle multipliait par 4,5 le risque de décès ou d’événements cardiovasculaires graves.
Appel à une prise de conscience et à des actions concrètes
Face à cette situation critique, la communauté scientifique appelle à une prise de conscience collective et à des mesures urgentes pour réduire la contamination plastique. Les solutions proposées incluent la réduction drastique de l’utilisation du plastique, notamment à usage unique, l’amélioration des systèmes de recyclage, et la recherche de matériaux alternatifs plus durables. La sensibilisation du public, ainsi que la mobilisation des acteurs politiques et économiques, sont indispensables pour inverser la tendance et protéger à la fois l’environnement et la santé des générations futures.
Conclusion
L’omniprésence des microplastiques dans l’environnement et le corps humain constitue un défi majeur pour la santé publique et l’écologie. Les études récentes menées par l’Inrae et le CNRS confirment l’ampleur de cette contamination et la nécessité d’agir rapidement. La mobilisation de tous, des citoyens aux décideurs, est essentielle pour relever ce défi et préserver l’avenir de la planète face à la pollution plastique généralisée.

