Image symbolique de coopération entre la Chine et le Japon sur la gestion des eaux de Fukushima.

Chine et Japon avancent dans le règlement du différend Fukushima

Chine et Japon avancent dans le règlement du différend Fukushima

La Chine et le Japon ont récemment fait un pas important vers la résolution de leur différend concernant le rejet en mer des eaux usées traitées de la centrale nucléaire de Fukushima. Ce différend, source de tensions diplomatiques depuis plusieurs années, portait principalement sur les inquiétudes chinoises liées à la sécurité environnementale et à la transparence des opérations japonaises.

Contexte du différend

Depuis l’annonce en 2021 par le Japon de son intention de déverser progressivement ces eaux traitées dans l’océan sur une période d’environ 30 ans, la Chine s’était fermement opposée à cette décision, la qualifiant d’irresponsable et exprimant de fortes préoccupations environnementales. Le traitement des eaux usées à Fukushima utilise le système ALPS, qui élimine la majorité des contaminants radioactifs, à l’exception du tritium, un isotope faiblement radioactif.

Accord de surveillance conjointe

Après plus de dix rounds de discussions intensives entre les deux pays et avec la participation d’organisations internationales, un accord a été trouvé en 2024 pour instaurer un mécanisme de surveillance indépendant et transparent. Ce dispositif permet à la Chine, ainsi qu’à d’autres parties prenantes, de réaliser des prélèvements et des contrôles en laboratoire à différentes étapes du processus de rejet, en complément du suivi déjà assuré par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette coopération internationale vise à garantir que les rejets respectent les normes de sécurité et à apaiser les inquiétudes régionales.

Répercussions sur le commerce

Cette avancée diplomatique a conduit la Chine à accepter de commencer les démarches pour lever progressivement son interdiction sur l’importation de produits de la mer japonais, une mesure qui avait été mise en place en réaction au rejet des eaux de Fukushima. Cependant, la Chine maintient toujours son interdiction sur les produits agricoles et de la mer provenant de dix préfectures japonaises, dont Fukushima. Selon un responsable japonais, la reprise des importations de produits de la mer devrait avoir lieu une fois les formalités administratives terminées.

Impact sur les relations bilatérales

Cette décision est perçue comme un signe positif pour le commerce bilatéral et la confiance mutuelle entre les deux pays. Le ministre japonais de l’Agriculture, Shinjiro Koizumi, a salué cette avancée, soulignant que le poisson est un produit d’exportation important pour le Japon et que la reprise de ces exportations vers la Chine constitue un jalon majeur. Le ministre des Affaires étrangères, Takeshi Iwaya, a également accueilli favorablement cette mesure, la considérant comme un premier pas vers la résolution d’autres problèmes persistants entre les deux nations, notamment les disputes territoriales, commerciales et historiques.

État actuel des rejets

Le Japon a déjà commencé à déverser les eaux traitées dans l’océan, avec huit lots déversés à ce jour, totalisant 62 400 mètres cubes. Les rapports fournis régulièrement par le Japon à l’AIEA confirment que les niveaux de radiation dans les eaux rejetées restent bien en dessous des seuils opérationnels fixés, ce qui contribue à rassurer la communauté internationale. En parallèle, le processus de démantèlement de la centrale de Fukushima Daiichi se poursuit, avec une échéance prévue pour 2051, soulignant l’engagement à long terme du Japon envers la sécurité nucléaire et la gestion environnementale.

Perspectives futures

Cette évolution positive dans les relations sino-japonaises autour de Fukushima illustre comment la diplomatie et la coopération scientifique peuvent contribuer à résoudre des différends complexes, tout en renforçant la stabilité régionale en Asie de l’Est. L’avenir de cette collaboration pourrait servir de modèle pour la gestion pacifique de différends environnementaux internationaux.

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