Effondrement du glacier Birch en Suisse : un village dévasté
Le 28 mai 2025, la vallée de la Lonza, dans le Lötschental, a été le théâtre d’un événement géologique d’une ampleur exceptionnelle : l’effondrement catastrophique du glacier Birch, situé au-dessus du village de Blatten. Ce phénomène a provoqué un glissement de terrain massif, ensevelissant une grande partie du village et créant un paysage de désolation. Les images de l’effondrement, diffusées par de nombreux médias internationaux, témoignent de la violence de l’événement et de ses conséquences immédiates.
Un village rayé de la carte, des vies bouleversées
Blatten, petit village alpin, a été partiellement détruit par l’avalanche de boue, de roches et de glace issue de l’effondrement du glacier Birch. Selon les autorités locales, l’amas de débris s’étend sur environ deux kilomètres le long de la Lonza, créant un barrage naturel qui a rapidement formé un lac artificiel. Ce lac, qui ne cesse de grossir, menace désormais les zones situées en aval, obligeant les autorités à évacuer seize personnes dans deux villages voisins dès le soir du 28 mai, par mesure de précaution. Un barrage artificiel a été préventivement vidé pour contenir l’eau refoulée par le mur de glace, de terre et de gravats, mais le risque d’inondation reste élevé, comme le rapporte le Journal de Montréal.
La situation reste très tendue sur place, avec un sentiment de choc et d’émotion palpable parmi les habitants et les secours. Les autorités ont déclaré l’état d’urgence, mobilisant l’armée pour des reconnaissances sur le terrain et sollicitant l’expertise de bureaux d’ingénieurs spécialisés. L’objectif est de mieux appréhender la situation et d’anticiper tout nouveau risque, notamment celui d’une rupture du barrage naturel et d’une inondation majeure, comme le précise le responsable cantonal de la gestion des dangers naturels, Raphaël Mayoraz, cité par le Journal de Montréal.
Un drame humain et environnemental
Malgré l’évacuation préventive d’environ 300 habitants et de leur bétail, une personne, un résident de 64 ans, est portée disparue et présumée ensevelie sous les débris. Les secours estiment que ses chances de survie sont très faibles, comme le souligne The Landslide Blog, qui suit l’évolution de la situation depuis plusieurs jours. Les autorités avaient anticipé le danger, mais la rapidité et l’ampleur de l’effondrement ont dépassé les prévisions les plus pessimistes.
L’événement s’inscrit dans un contexte de fonte accélérée des glaciers suisses, un phénomène directement lié au changement climatique. Selon les données officielles, les glaciers suisses ont perdu 4 % de leur volume en 2023, après une baisse de 6 % en 2022. La Suisse, pays alpin possédant le plus grand nombre de glaciers en Europe, est particulièrement vulnérable à ces changements. Les scientifiques glaciologues alertent depuis plusieurs années sur la fragilité croissante des glaciers, qui reculent rapidement et deviennent instables sous l’effet de la hausse des températures.
Un scénario du pire partiellement évité
Les autorités suisses, sous la direction du ministre de l’Environnement Albert Rösti, ont qualifié cet incident d’événement extraordinaire et annoncé des mesures d’aide aux sinistrés. La mobilisation des secours, de l’armée et des experts a permis d’éviter un bilan humain plus lourd, mais la situation reste critique. Les données sismiques recueillies montrent un signal intense juste avant l’effondrement, suggérant un début de mouvement ou un événement sur le versant adjacent, comme le rapporte France 24.
Le scénario du pire, redouté par les géologues, s’est en partie réalisé, mais la catastrophe aurait pu être bien plus grave. Initialement, les spécialistes craignaient un effondrement de la montagne elle-même sur le village, mais c’est finalement le glacier, sous la pression de millions de mètres cubes de roche, qui a cédé. Selon les estimations, près de 9 millions de mètres cubes de roche se sont déplacés, provoquant l’avancée du glacier jusqu’à 20 mètres par jour avant son effondrement final, comme l’explique TV5MONDE Info.
Une gestion de crise exemplaire
Face à l’ampleur de la catastrophe, les autorités suisses ont réagi rapidement et efficacement. L’armée a été déployée pour effectuer des reconnaissances, apporter du matériel de déblaiement, des pompes et des mâts d’éclairage. Les experts sont mobilisés pour surveiller l’évolution du lac artificiel et prévenir tout risque d’inondation. Un point de situation est prévu chaque jour dans le bourg de Ferden, non loin des lieux de la catastrophe, afin d’informer la population et de coordonner les secours, comme le précise le Journal de Montréal.
La solidarité nationale et internationale s’organise, avec des messages de soutien et des offres d’aide en provenance de toute l’Europe. Les autorités rappellent l’importance de rester vigilants et de suivre les consignes de sécurité, car la situation peut évoluer rapidement.
Le changement climatique, facteur aggravant
L’effondrement du glacier Birch illustre de manière dramatique les impacts concrets du changement climatique sur les écosystèmes montagnards et les populations humaines. Les scientifiques insistent sur la nécessité d’intensifier les efforts de lutte contre le réchauffement climatique et d’adapter les politiques de gestion des risques naturels dans les zones sensibles. La Suisse, pays pionnier dans la surveillance des glaciers, doit désormais faire face à des phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents et imprévisibles.
Les autorités continuent de surveiller la situation, notamment le risque d’inondations liées au barrage naturel, et travaillent à la mise en place de solutions pour protéger les communautés locales. Cet événement rappelle l’urgence d’agir face aux conséquences du réchauffement climatique, qui menace directement la sécurité et le mode de vie des populations alpines.