Émeutes à Los Angeles : 2000 soldats de la Garde nationale déployés
Depuis le vendredi 6 juin 2025, la ville de Los Angeles est le théâtre de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, dans un contexte de tensions sociales exacerbées autour de la question migratoire. Le président américain Donald Trump a annoncé le déploiement de 2000 membres de la Garde nationale pour rétablir l’ordre, une décision qui suscite de vives réactions politiques et citoyennes.
Contexte des émeutes et mobilisation citoyenne
Les émeutes ont éclaté à la suite d’opérations massives menées par les services de l’immigration et des douanes (ICE) dans plusieurs quartiers de Los Angeles, notamment à Paramount, une banlieue à forte population hispanophone. Selon les informations relayées par Le Point et TF1 Info, ces opérations ont conduit à l’arrestation d’au moins 44 migrants en situation irrégulière, dont une personne pour obstruction, selon la porte-parole de Homeland Security Investigations, Yasmeen Pitts O’Keefe.
Les manifestants, principalement issus des communautés immigrées, dénoncent une politique jugée brutale et injuste. Ils réclament la libération des personnes arrêtées et protestent contre l’interdiction d’entrée imposée à des ressortissants de douze pays par l’administration Trump. Les protestations se sont rapidement transformées en affrontements violents, avec des jets de projectiles contre les véhicules de police et l’utilisation de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes par les forces de l’ordre pour disperser la foule.
Déploiement de la Garde nationale : une décision controversée
Face à l’escalade de la violence, Donald Trump a salué le déploiement de 2000 soldats de la Garde nationale à Los Angeles, affirmant sur son réseau social Truth que « la Garde nationale a fait du bon travail à Los Angeles après deux jours de violence, d’attaques et d’agitation ». Cependant, selon CNN, aucune preuve concrète de la présence de la Garde nationale sur le terrain n’a été observée, et la maire de Los Angeles, Karen Bass, a publiquement démenti le déploiement, déclarant sur X : « pour être claire, la Garde nationale n’a pas été déployée dans la ville de Los Angeles ».
Cette divergence d’informations illustre le bras de fer politique entre l’administration fédérale et les autorités locales démocrates. Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a qualifié la décision de déployer la Garde nationale de « délibérément incendiaire » et a estimé qu’elle ne ferait qu’aggraver les tensions. De son côté, la Maison Blanche justifie cette mesure comme nécessaire pour « remédier à l’anarchie » laissée prospérer, selon la porte-parole Karoline Leavitt.
Réactions politiques et sociales
La gestion des émeutes à Los Angeles met en lumière les profondes divisions politiques américaines sur la question migratoire. Donald Trump a annoncé une politique de tolérance zéro vis-à-vis des manifestants, ainsi que l’interdiction du port de masques lors des manifestations, une mesure qui suscite de nombreuses critiques.
Les associations de défense des droits des immigrés, comme Chirla, s’inquiètent de l’impossibilité pour les avocats de contacter les personnes arrêtées, ce qui soulève des questions sur le respect des droits fondamentaux. Les manifestants, quant à eux, assurent qu’ils continueront de se battre « pour que nos familles soient libres », comme le rapporte un témoin cité par TF1 Info.
Développements récents et incertitudes
À ce jour, la situation reste tendue à Los Angeles. Les affrontements se poursuivent devant les centres de détention, et la mobilisation citoyenne ne faiblit pas. Les autorités locales et fédérales s’accusent mutuellement d’incompétence, tandis que la population s’inquiète des conséquences sociales et sécuritaires de ces opérations.
Le déploiement annoncé de la Garde nationale, bien que contesté, marque une escalade dans la gestion des crises migratoires aux États-Unis. Les prochains jours seront déterminants pour l’évolution de la situation, alors que les tensions entre communautés, forces de l’ordre et autorités politiques restent vives.