Des milliers d’Afghans expulsés d’Iran traversant une frontière dans des conditions précaires, avec des familles portant leurs affaires, dans un contexte humanitaire urgent.

Exode massif d’Afghans depuis l’Iran en juin 2025

Exode massif d’Afghans depuis l’Iran en juin 2025

En juin 2025, un exode massif d’environ 230 000 Afghans a été enregistré depuis l’Iran, conséquence directe d’une campagne de déportations forcées lancée par les autorités iraniennes. Cette vague migratoire sans précédent intervient dans un contexte régional tendu, marqué par des crises économiques, des conflits géopolitiques, notamment l’escalade récente entre Israël et l’Iran, et une détérioration des conditions de vie des réfugiés afghans en Iran. Ce phénomène met en lumière les défis humanitaires majeurs auxquels est confrontée la région, ainsi que la fragilité persistante de l’Afghanistan, déjà affaibli par des décennies de conflits et de crises climatiques.

Une campagne d’expulsions sans précédent en Iran

Depuis le début de l’année 2025, plus d’1,2 million d’Afghans ont été contraints de retourner d’Iran et du Pakistan, selon les données des Nations Unies. L’Iran, qui abritait environ 6 millions d’Afghans, a intensifié ses campagnes d’expulsion après une date limite fixée au 20 mars 2025. Plus de 366 000 Afghans ont été expulsés depuis cette date, incluant des réfugiés enregistrés et des personnes en situation particulièrement vulnérable. En juin, cette tendance s’est accélérée avec plus de 230 000 Afghans quittant l’Iran, dont 88 000 en une seule semaine, d’après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le gouvernement iranien a justifié ces expulsions par des motifs légaux, notamment la fin de la tolérance accordée aux détenteurs de documents provisoires de résidence. Depuis mars, ces migrants sont privés d’accès aux services de base tels que l’éducation, les soins et le logement, et doivent régulariser leur situation avant une échéance fixée au 6 juillet 2025. Seules quelques catégories spécifiques, comme les anciens militaires du régime afghan précédent, sont autorisées à rester légalement en Iran. Pour les autres, l’expulsion est devenue inévitable.

Impact humanitaire et défis pour l’Afghanistan

La majorité des personnes expulsées sont des familles, ce qui complique la gestion humanitaire de ce retour massif. L’OIM a alerté sur le manque criant de ressources pour assister ces populations, ne pouvant fournir une aide qu’à environ 11 % des rapatriés. Le retour massif de ces réfugiés met en péril la stabilité déjà fragile de l’Afghanistan, où les infrastructures et les services de base sont insuffisants pour accueillir un tel afflux.

Les agences humanitaires internationales insistent sur la nécessité d’une coordination renforcée pour assurer la protection des déplacés, leur accès aux soins, à l’eau potable et à la nourriture. Elles soulignent également les risques accrus pour les droits des réfugiés, notamment en matière de sécurité, d’éducation et d’emploi, dans un pays où la situation reste extrêmement précaire.

Contexte régional et géopolitique

Cette crise migratoire est exacerbée par la récente escalade du conflit entre Israël et l’Iran, qui a contribué à une instabilité supplémentaire dans la région frontalière. Par ailleurs, le Pakistan prévoit d’expulser jusqu’à 3 millions d’Afghans en 2025, ce qui pourrait aggraver encore davantage la crise humanitaire.

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), le retour forcé de ces populations est source d’une grande inquiétude. Le représentant de l’UNHCR en Afghanistan a décrit la situation comme ‘déchirante’, évoquant des familles afghanes arrivant épuisées, affamées et craignant un avenir incertain dans un pays qu’elles n’ont parfois jamais vu.

Appel à une réponse internationale coordonnée

Face à cette crise humanitaire majeure, les organisations internationales appellent à une mobilisation urgente des acteurs internationaux pour soutenir les populations déplacées. Il s’agit notamment de renforcer les financements pour l’aide humanitaire, d’améliorer la coordination entre les pays d’accueil et les agences, et de garantir la protection des droits fondamentaux des réfugiés.

Cette situation illustre également les conséquences directes des politiques migratoires restrictives et des tensions géopolitiques sur les populations vulnérables. Elle invite à une réflexion globale sur la gestion des migrations forcées dans cette zone du monde, afin d’éviter une déstabilisation accrue de l’Afghanistan et de la région.

Cette crise migratoire sans précédent en juin 2025 souligne l’urgence d’une réponse internationale concertée pour atténuer les souffrances des populations afghanes déplacées et prévenir une aggravation de la situation humanitaire dans une région déjà marquée par de nombreuses fragilités.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut