Illustration d'un enfant interagissant avec des livres au lieu d'écrans

La France interdit les écrans avant trois ans : une mesure historique pour protéger les enfants

La France interdit les écrans avant trois ans : une mesure historique pour protéger les enfants

La France franchit une étape majeure dans la protection des jeunes enfants face à l’omniprésence des écrans. Depuis le 1er janvier 2025, le carnet de santé officiel stipule explicitement « pas d’écran avant trois ans », une recommandation qui s’est transformée en mesure concrète sous l’impulsion de la ministre de la Santé et des Solidarités, Catherine Vautrin. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche le 15 juin 2025, la ministre a annoncé l’interdiction de l’exposition aux écrans pour les enfants de la naissance à trois ans, y compris à domicile, même si la vérification de cette règle à la maison reste impossible. L’objectif est d’insuffler une culture de non-exposition aux écrans dès le plus jeune âge, à l’image de l’interdiction de la fessée, dont la proclamation a contribué à ancrer l’idée qu’il ne faut pas frapper un enfant, même légèrement, selon les propos de la ministre rapportés par Sud Ouest.

Une mesure historique pour le développement des enfants

L’interdiction des écrans pour les enfants de moins de trois ans s’inscrit dans une réflexion sociétale plus large sur la consommation médiatique précoce. Catherine Vautrin a souligné que cette mesure nécessite un changement de paradigme de toute la société. Un arrêté sera publié dans les prochaines semaines pour interdire les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de trois ans, renforçant ainsi les recommandations déjà existantes dans le secteur. Les professionnels de la petite enfance, déjà sensibilisés à l’impact des écrans sur les tout-petits, ont contribué à l’élaboration d’un référentiel sur la qualité d’accueil qui mentionne cette interdiction.

Des informations seront également envoyées aux parents via la Caisse d’allocations familiales et la Caisse d’assurance maladie, avec des mentions dans le carnet de santé et le carnet de maternité. Le carnet de santé stipule désormais « pas d’écran avant trois ans » et préconise un usage limité et éducatif entre trois et six ans, comme le rapporte le site officiel du gouvernement français.

Recommandations et cadre d’application

La commission d’experts nommée par le président Emmanuel Macron a dressé un état des lieux du rapport des jeunes aux écrans et développé six axes pour reprendre le contrôle et remettre l’enfant au cœur de la société. Selon le rapport officiel publié sur info.gouv.fr, la commission préconise :

  • Pas d’exposition aux écrans pour les enfants de moins de trois ans
  • Un usage déconseillé jusqu’à six ans, ou limité, occasionnel, en privilégiant les contenus éducatifs avec un adulte
  • Une exposition modérée et contrôlée à partir de six ans
  • Pas de téléphone portable avant onze ans
  • Pas de téléphone portable avec internet avant treize ans
  • Pas d’accès aux réseaux sociaux avant quinze ans
  • Un accès uniquement aux réseaux sociaux « éthiques » après quinze ans

Un contexte scientifique et sociétal en évolution

Si la règle du « pas d’écran avant trois ans » semble avoir été largement propagée chez les nouveaux parents, une nouvelle étude vient d’allonger le temps de cette recommandation. Selon des experts de la santé cités par RTL, les écrans seraient néfastes avant l’âge de six ans car ils « altèrent durablement la santé et les capacités intellectuelles » des enfants. Ces experts appellent à une « prise de conscience collective » et recommandent un usage « occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte » entre trois et six ans.

Des défis d’application et de sensibilisation

Alors que la campagne lancée en 2008 sur le thème « pas d’écran avant trois ans » n’a pas produit les effets attendus – le temps d’écran des enfants de deux ans approche une heure par jour selon Le Monde –, des professionnels de santé proposent désormais un nouvel objectif : « pas d’écran avant six ans ». Une telle interdiction risque de paraître irréaliste à beaucoup de parents et se heurte à des problèmes d’application, mais elle reflète une prise de conscience croissante de l’impact des technologies numériques sur le développement des enfants.

Vers une culture de l’usage responsable des écrans

L’interdiction des écrans pour les enfants de moins de trois ans en France marque une étape importante dans la protection du développement cognitif et social des plus jeunes. Cette mesure, bien qu’elle ne soit pas applicable à domicile, vise à créer une culture de non-exposition aux écrans dès le plus jeune âge, similaire à d’autres interdictions sociétales. Elle reflète une prise de conscience croissante de l’impact des technologies numériques sur les enfants et ouvre la voie à une réflexion plus large sur l’utilisation responsable des écrans dans la société.

La ministre Catherine Vautrin a promis de poursuivre la sensibilisation auprès des familles et des professionnels, afin que chacun prenne conscience de l’importance de protéger les plus jeunes des effets néfastes des écrans. Selon Sud Ouest, cette démarche s’inscrit dans une volonté de changer les mentalités et de promouvoir un usage raisonné des technologies numériques dès le plus jeune âge.

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