Crise migratoire à Los Angeles : Tensions et déploiement de la Garde nationale en 2025
Depuis le début du mois de juin 2025, Los Angeles est le théâtre d’une crise migratoire majeure marquée par des manifestations massives contre les raids menés par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Ces opérations, ciblant notamment des entreprises suspectées d’employer des personnes en situation irrégulière dans le centre-ville, ont déclenché une mobilisation importante de la population locale, avec des rassemblements devant les bâtiments fédéraux et des affrontements violents avec les forces de l’ordre.
Une escalade des tensions et un déploiement inédit de la Garde nationale
Face à l’ampleur des protestations, le président Donald Trump a ordonné le déploiement de la Garde nationale à Los Angeles, mobilisant initialement 300 soldats, puis annonçant l’envoi de 2 000 membres supplémentaires. Cette décision, prise sans l’accord du gouverneur de Californie Gavin Newsom, constitue une première depuis les années 1960 et vise à « calmer les protestations et donner à l’ICE l’espace nécessaire pour faire son travail », selon la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem.
Le gouverneur Newsom a vivement critiqué cette mesure, la qualifiant de « spectacle » et d’« inflammatoire », estimant qu’elle ne ferait qu’aggraver la situation. De leur côté, les manifestants persistent dans leur mobilisation, scandant des slogans tels que « NATIONAL GUARD GO AWAY ICE OUT OF LA! », et continuent d’exprimer leur opposition aux raids et à la politique migratoire fédérale.
Des manifestations qui dégénèrent en violences
Les manifestations ont rapidement dégénéré en affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre. Des jets de pierres et d’autres projectiles ont visé les véhicules de l’ICE, qui a répondu par l’usage de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes pour disperser la foule.
Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées, dont des figures syndicales comme David Huerta, président du SEIU California, blessé lors d’une intervention. Selon les autorités, les violences ont également ciblé les agents de l’ICE, avec une augmentation de 413 % des agressions à leur encontre, y compris des actes de doxing visant leurs familles.
Un contexte politique et social profondément divisé
Cette crise s’inscrit dans un contexte politique tendu. En novembre 2024, après la réélection de Donald Trump, Los Angeles avait été déclarée « ville sanctuaire » par son conseil municipal, une décision qui avait suscité l’inquiétude de l’administration fédérale.
« Notre communauté est attaquée et terrorisée. Ce sont des travailleurs, des pères, des mères. »
Angelica Salas, directrice de la Coalition for Humane Immigrant Rights
Enjeux et répercussions
Cette crise met en lumière plusieurs enjeux majeurs. Sur le plan social, la confiance entre la communauté immigrée et les autorités est gravement ébranlée. Sur le plan politique, le déploiement de la Garde nationale sans l’accord du gouverneur soulève des questions sur la répartition des pouvoirs entre l’État fédéral et les États.
Les experts estiment que cette crise pourrait avoir des répercussions durables sur le climat social et politique aux États-Unis, alors que le débat sur l’immigration demeure l’un des plus polarisants du pays.