Femmes algériennes courageuses se réunissant pour dénoncer le harcèlement de rue.

Mouvement contre le harcèlement de rue en Algérie : une révolution numérique et sociale

Mouvement contre le harcèlement de rue en Algérie : une révolution numérique et sociale

Depuis plusieurs semaines, l’Algérie vit un bouleversement inédit : des femmes, armées de leurs smartphones, filment et diffusent sur les réseaux sociaux des vidéos où elles exposent les comportements de harcèlement dont elles sont victimes dans l’espace public. Ce mouvement, rassemblé sous les hashtags #NonAuHarcèlementEnAlgérie et #BalanceTonHarceleur, a pris une ampleur considérable, suscitant un large soutien au sein de la société algérienne et au-delà des frontières du pays. Selon Le Monde, ce phénomène marque une prise de conscience collective sur les violences faites aux femmes et la nécessité de garantir leur sécurité dans l’espace public.

Une mobilisation massive et virale

Des dizaines, puis des centaines de femmes – étudiantes, mères, jeunes filles – ont décidé de réagir face à des comportements allant des regards insistants aux gestes obscènes, en passant par des interpellations lourdes ou des filatures. Ces témoignages, partagés sur TikTok, Facebook ou Instagram, visent à exposer publiquement les auteurs de ces actes pour dénoncer l’impunité dont ils bénéficient. Comme le rapporte le site Medfeminiswiya, ‘le silence n’est pas une preuve de consentement. Aujourd’hui nous n’allons plus nous taire. Le harcèlement de rue est un délit’.

Un contexte de prise de conscience collective

Malgré cette législation, les femmes continuent de faire face à des obstacles lorsqu’elles tentent de porter plainte. Certaines racontent avoir été moquées, jugées ou culpabilisées par les autorités, ce qui renforce leur sentiment d’impuissance. Le mouvement reçoit aussi le soutien de nombreux hommes algériens, qui refusent d’être complices par leur silence.

L’impact du mouvement sur la société algérienne

Ce qui frappe dans ces vidéos, c’est leur renversement radical du regard. On n’y voit pas les visages des femmes, mais ceux des harceleurs, filmés dans des postures parfois obscènes, souvent choquantes, toujours à visage découvert. Là où, pendant des décennies, ce sont les femmes qui portaient le poids de la honte, c’est désormais l’agresseur qui est exposé.

Questions fréquentes sur le mouvement contre le harcèlement de rue en Algérie

Quels sont les hashtags utilisés par le mouvement ?
Les principaux hashtags sont #NonAuHarcèlementEnAlgérie, #BalanceTonHarceleur, #JeSoutiensLesFemmesDeMonPays et #JeSuisAvecLesFillesDeMonPays.
Quelle est la méthode adoptée par les femmes algériennes ?
Elles filment leurs agresseurs et diffusent les vidéos sur les réseaux sociaux pour exposer publiquement les comportements de harcèlement.
Quelle est la position de la loi algérienne sur le harcèlement de rue ?
Le harcèlement de rue est un délit reconnu depuis 2015, puni par l’article 333 bis du Code pénal : de 2 à 6 mois de prison et jusqu’à 100 000 dinars d’amende, des peines doublées en cas de victime mineure.

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