Alerte de l’ONU sur une possible aggravation de l’épidémie de VIH
L’Organisation des Nations Unies (ONU), via son programme ONUSIDA, tire la sonnette d’alarme sur une possible aggravation dramatique de l’épidémie de VIH dans les prochaines années. Selon les projections récentes, si le soutien financier international, notamment américain, venait à diminuer, le nombre de nouvelles infections au VIH pourrait atteindre 6 à 8,7 millions d’ici 2029, soit une multiplication par plus de six par rapport aux chiffres actuels. Parallèlement, les décès liés au SIDA pourraient s’élever à environ 4 à 6,3 millions, avec des conséquences humaines et sociales dévastatrices, notamment la création de millions d’orphelins supplémentaires. Ces chiffres soulignent une crise sanitaire majeure qui menace de s’aggraver si les efforts de prévention, de dépistage et de traitement ne sont pas intensifiés de manière urgente.
Situation actuelle et objectifs non atteints
En 2023, malgré une baisse significative des nouvelles infections depuis le pic de 1995, avec 1,3 million de cas enregistrés, les objectifs mondiaux fixés sont loin d’être atteints, la cible étant de moins de 370 000 nouvelles infections par an. Cette situation est exacerbée par la raréfaction des ressources financières et les attaques croissantes contre les droits humains, qui compromettent la riposte globale au VIH, notamment dans les pays les plus vulnérables d’Afrique et d’autres régions à forte prévalence.
Appel à l’action de l’ONUSIDA
Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA, insiste sur la nécessité d’une action audacieuse et coordonnée. Elle met en garde contre les conséquences dramatiques d’une réduction des financements, en particulier du programme PEPFAR, principal soutien financier en Afrique du Sud et dans d’autres pays. Selon les modélisations, l’arrêt ou la diminution de ces aides entraînerait des centaines de milliers de nouvelles infections et décès supplémentaires, ainsi qu’une baisse significative de l’espérance de vie des personnes vivant avec le VIH.
Nouvelle stratégie mondiale
Face à cette urgence, l’ONUSIDA prépare une nouvelle stratégie mondiale pour 2025, qui sera adoptée lors d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2026. Cette stratégie vise à accélérer l’engagement politique et financier, garantir une riposte durable et inclusive, et atteindre l’objectif ambitieux d’éradication de l’épidémie de VIH d’ici 2030. Les experts soulignent également l’importance de renforcer les campagnes de sensibilisation, d’améliorer l’accès au dépistage et aux traitements antirétroviraux, et de combattre la stigmatisation qui freine encore l’efficacité des programmes.
Conclusion
En somme, l’ONU appelle à une mobilisation mondiale renforcée, soutenue par des ressources pérennes et la protection des droits humains, pour inverser la tendance et éviter une aggravation de la crise sanitaire liée au VIH, qui demeure un défi majeur malgré les progrès réalisés ces dernières décennies. Cette alerte souligne que sans un engagement renouvelé et coordonné, les avancées obtenues risquent d’être compromises, avec des conséquences humaines et sociales lourdes à supporter.