Interdiction du groupe Palestine Action au Royaume-Uni
Le gouvernement britannique a annoncé son intention d’interdire le groupe militant pro-palestinien Palestine Action en l’inscrivant sur la liste des organisations terroristes. Cette décision fait suite à des actes de vandalisme commis par des militants du groupe, notamment la dégradation de deux avions militaires à la base de la Royal Air Force de Brize Norton, causant des dommages estimés à plusieurs millions de livres. La ministre de l’Intérieur, Yvette Cooper, a dénoncé une « longue histoire de dégradations volontaires inacceptables » et a souligné que cette mesure vise à protéger la sécurité nationale. L’interdiction placerait Palestine Action au même niveau que des groupes comme Hamas ou al-Qaïda, exposant ses membres à des peines pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison. Cette décision reflète les tensions politiques complexes autour du conflit israélo-palestinien et la volonté du Royaume-Uni d’utiliser la législation antiterroriste pour encadrer les mouvements de protestation jugés violents.
Palestine Action : un militantisme direct et controversé
Depuis sa création en 2020, Palestine Action s’est fait connaître par une série d’actions directes contre des entreprises et institutions liées à l’industrie de la défense, notamment des sites du groupe français Thales à Glasgow et de l’entreprise israélienne Elbit Systems à Bristol. Ces actions visaient à dénoncer la complicité du Royaume-Uni dans le conflit israélo-palestinien. Depuis début 2024, les méthodes du groupe sont devenues plus agressives, selon la ministre Yvette Cooper, ce qui a conduit à une intensification des interventions policières.
Le dernier incident en date, survenu le 20 juin 2025, a impliqué des militants ayant endommagé deux avions à la base de la RAF Brize Norton, un acte qualifié de « disgracieux » par les autorités et qui a précipité la décision gouvernementale d’interdire le groupe. La police métropolitaine a instauré une zone d’exclusion autour du Parlement britannique pour empêcher toute manifestation de Palestine Action, avec des horaires stricts imposés aux protestations autorisées afin d’éviter tout débordement.
Une réponse gouvernementale ferme face aux actes jugés criminels
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large visant à protéger les infrastructures critiques et la sécurité nationale face à des actions jugées criminelles. La ministre de l’Intérieur a insisté sur le fait que « l’industrie de la défense britannique est vitale pour la sécurité nationale du pays, et le gouvernement ne tolérera pas ceux qui la mettent en danger ». Le Premier ministre Keir Starmer a également qualifié l’incident de « honteux », soulignant l’importance de la défense britannique.
L’inscription de Palestine Action sur la liste des organisations terroristes placerait ses membres et sympathisants sous le coup de sanctions pénales sévères, avec des peines pouvant atteindre 14 ans de prison. Cette décision marque une escalade significative dans la répression des mouvements militants liés à la cause palestinienne au Royaume-Uni.
Réactions et enjeux autour de la liberté d’expression
Palestine Action a dénoncé cette interdiction comme une atteinte à la liberté d’expression et a annoncé son intention de contester la décision en justice. Le groupe affirme que ses actions visaient à dénoncer des crimes de guerre rendus possibles par le soutien du gouvernement britannique à Israël, qualifiant la peinture rouge utilisée lors des dégradations comme un symbole contre ce qu’ils considèrent comme un génocide.
Cette controverse illustre la difficulté pour les autorités britanniques de concilier la liberté de manifestation avec la lutte contre les actes de sabotage et les tensions liées au conflit au Moyen-Orient. La décision d’interdire Palestine Action intervient dans un contexte international tendu, où les conflits au Moyen-Orient et les réactions diplomatiques continuent d’alimenter les débats sur la sécurité et les droits civiques.
Mesures policières renforcées à Londres
En parallèle de l’interdiction imminente, la police métropolitaine a pris des mesures strictes pour encadrer les manifestations. Une zone d’exclusion a été mise en place autour du Parlement britannique, interdisant aux membres de Palestine Action de manifester dans ce périmètre sous peine d’arrestation. De plus, les manifestations autorisées dans le centre de Londres doivent désormais se dérouler entre midi et 15 heures, afin de limiter les risques de débordements.
Ces mesures témoignent de la volonté des autorités britanniques de prévenir toute escalade de violence et de protéger les infrastructures sensibles, tout en gérant les tensions sociales liées à ce dossier.