Tensions géopolitiques et impacts économiques mondiaux 2025
En 2025, la planète vit au rythme de tensions géopolitiques majeures qui bouleversent les équilibres économiques mondiaux. Les conflits au Moyen-Orient, la rivalité sino-américaine et la guerre en Ukraine continuent de peser sur la stabilité des marchés financiers, provoquant des chutes d’indices boursiers comme le S&P 500 et alimentant l’incertitude chez les investisseurs. La fragmentation des chaînes d’approvisionnement, la hausse des prix de l’énergie et la volatilité des politiques commerciales accentuent les risques pour l’économie mondiale, selon les analyses récentes de l’ILERI et du Forum économique mondial.
Conflits armés et instabilité : un risque immédiat pour l’économie
Les conflits armés entre États émergent comme le principal risque immédiat pour 2025, identifié par près d’un quart des répondants du Global Risks Report du Forum économique mondial. Les tensions en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique de l’Est menacent la stabilité socio-économique mondiale. Chaque nouvelle escalade, comme les récentes frappes israéliennes en Iran largement relayées par BFMTV et France 24, provoque des réactions immédiates sur les marchés financiers. Le S&P 500 a ainsi enregistré une baisse significative à la suite de ces événements, illustrant la vulnérabilité des investisseurs face à l’instabilité internationale.
La polarisation des discours et l’érosion de la confiance attisent les tensions géopolitiques, selon Saadia Zahidi, directrice générale du Forum économique mondial. La montée du populisme et le déclin de la coopération internationale rendent la diplomatie moins efficace, tandis que les inégalités et les fractures sociales s’accentuent, exacerbées par une désinformation croissante.
Rivalité sino-américaine : moteur de la fragmentation économique
La rivalité entre les États-Unis et la Chine reste un moteur central de la fragmentation économique. Washington multiplie les sanctions pour freiner l’expansion technologique chinoise, tandis que Pékin riposte en consolidant ses partenariats avec la Russie et en renforçant sa présence en Afrique et en Asie, comme le souligne l’ILERI. Cette dynamique provoque une fragmentation des chaînes d’approvisionnement mondiales, entraînant une hausse des prix et des pénuries dans des secteurs essentiels, y compris la technologie.
Les pays tiers, pris en étau entre ces deux puissances, peinent à naviguer dans ce contexte chaotique, ce qui accentue les risques pour les économies émergentes. Les prévisions de croissance pour 2025 ont été revues à la baisse dans toutes les régions émergentes et en développement, selon la Banque mondiale.
Le rôle pivot de la Russie et l’impact des sanctions
La Russie joue un rôle pivot dans ce paysage géopolitique. Les sanctions occidentales, imposées après l’invasion de l’Ukraine, continuent de peser lourdement sur son économie. Si ces mesures visent à affaiblir le Kremlin, elles ont aussi des effets secondaires sur les marchés mondiaux, notamment des perturbations énergétiques et une hausse des factures d’électricité en Europe. Moscou contourne ces restrictions en renforçant ses liens avec Pékin et en développant des stratégies via des partenaires comme l’Inde ou la Turquie, selon l’analyse de l’ILERI.
Course à l’innovation technologique et cybersécurité
La course à l’innovation technologique s’intensifie également. L’intelligence artificielle, la 5G et la cybersécurité sont devenues des armes stratégiques. Les cyberattaques se multiplient, ciblant infrastructures critiques et entreprises sensibles. Les États-Unis et la Chine investissent massivement dans ces domaines pour garder une longueur d’avance, ce qui accentue la compétition et les risques de déstabilisation économique.
Transition énergétique et écologique : un défi sous tension
Les tensions géopolitiques ont un impact direct sur la transition énergétique et écologique. La hausse des prix de l’énergie et des matières premières, l’incertitude autour des exportations et la volatilité des taux d’intérêt compliquent la mise en œuvre des projets verts. Les budgets de défense, en forte hausse, risquent d’éclipser ou de ralentir les financements destinés à la transition écologique. La dépendance en métaux critiques, essentiels à la transformation bas carbone, accentue la vulnérabilité aux perturbations d’approvisionnement, notamment en provenance de Chine, d’Amérique latine et d’Afrique.
La montée de la droite et de l’extrême droite dans certains pays européens, ainsi que la critique croissante des normes écologiques jugées « trop lourdes », compliquent encore la donne, selon les analyses du Citepa.
Recomposition des échanges commerciaux
Sur le plan commercial, la recomposition des échanges s’accélère. Les turbulences géopolitiques reconfigurent les routes commerciales entre pays, en fonction de leur sphère d’influence. Les partenariats commerciaux entre pays occidentaux s’effritent, tout comme ceux entre la Chine et la Russie. Selon Coface, le commerce entre blocs géopolitiques (Chine-USA, Atlantique et non-Atlantique) s’est contracté plus rapidement qu’au sein de ces blocs. Le retour de la guerre commerciale, avec l’annonce de nouveaux droits de douane sur des secteurs stratégiques, nourrit les craintes de répercussions sur l’économie mondiale.
Stratégies des entreprises face à l’incertitude
Les entreprises, face à cette incertitude, adoptent des stratégies hétérogènes. Certaines renforcent leurs engagements ESG pour gagner en résilience, tandis que d’autres réduisent ou reportent leurs investissements verts dans l’incertitude du moment, comme le souligne le Citepa. Les marchés financiers restent donc très sensibles à chaque nouvelle annonce géopolitique, chaque escalade pouvant provoquer des mouvements de panique ou de spéculation.
Synthèse des risques majeurs pour 2025
Le Global Risks Report 2025 du Forum économique mondial met en lumière un monde fragmenté où les tensions politiques, les enjeux environnementaux et les bouleversements technologiques pèsent sur la stabilité et le développement global. Les conflits armés, la désinformation galopante, le populisme anti-écologique et les crises environnementales sont identifiés comme les quatre facteurs majeurs influençant l’économie mondiale, selon le rapport publié en janvier 2025.
La perception d’un risque accru de déstabilisation de l’économie mondiale est partagée par de nombreux experts, qui redoutent que chaque crise géopolitique puisse avoir des répercussions en cascade sur la croissance, l’emploi et la stabilité sociale. Les États et les entreprises doivent s’adapter rapidement, en renforçant leur résilience et en anticipant les risques de nouvelles crises, dans un contexte de plus en plus fragmenté et incertain.

