Tensions persistantes à Gaza : situation humanitaire critique
La bande de Gaza demeure le théâtre d’une crise humanitaire d’une ampleur inédite, marquée par une escalade militaire et des tensions persistantes entre Israël et les groupes palestiniens. Depuis l’attaque surprise du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, le conflit a connu une intensification dramatique, entraînant une riposte israélienne massive et des conséquences dévastatrices pour la population civile.
Escalade militaire et bilan humain
Selon les derniers rapports de Human Rights Watch, l’armée israélienne a continué en 2024 à tuer, blesser, affamer et déplacer de force des milliers de civils palestiniens dans la bande de Gaza. Le ministère de la Santé de Gaza a affirmé fin novembre 2024 que plus de 44 000 personnes avaient été tuées et 104 000 blessées depuis le début des hostilités. Presque tous les Palestiniens de Gaza ont été déplacés de force et font face à une insécurité alimentaire grave, voire à la famine, selon les observations de plusieurs organisations internationales.
La destruction des infrastructures essentielles – hôpitaux, écoles, logements – a atteint une échelle sans précédent dans l’histoire récente du conflit. Les frappes israéliennes ont ciblé des zones civiles, provoquant des pertes humaines considérables et rendant l’accès aux soins et à l’aide humanitaire extrêmement difficile.
Crise humanitaire et blocage de l’aide
La situation humanitaire à Gaza s’est encore aggravée au printemps 2025. Après un accord de cessez-le-feu annoncé en janvier 2025, qui a permis pendant 42 jours la libération d’otages israéliens, de centaines de prisonniers palestiniens et l’acheminement d’aide, tous les points de passage ont été fermés début mars, selon l’UNICEF. Pendant plusieurs semaines, aucune marchandise ni fourniture humanitaire n’a pu entrer à Gaza, plongeant la population dans une situation proche de la famine.
Deux mois après ce blocage, certains points de passage ont rouvert, permettant à une vingtaine de camions de l’UNICEF d’acheminer de la nourriture, des médicaments et des fournitures essentielles. Cependant, les quantités distribuées restent largement insuffisantes face à l’ampleur des besoins, comme le souligne l’UNICEF dans son dernier rapport publié fin mai 2025.
Conséquences sur les journalistes et la liberté de la presse
Le conflit a également eu des conséquences dramatiques pour les journalistes et les médias. Selon le Committee to Protect Journalists, 179 journalistes et travailleurs des médias ont été tués entre octobre 2023 et mai 2024, dont 171 Palestiniens, deux Israéliens et six Libanais. Les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude face à ces chiffres, dénonçant des attaques répétées contre des professionnels de l’information clairement identifiés, en violation du droit international.
Un exemple marquant est celui de Tamer Lubbad, correspondant palestinien pour Al-Aqsa TV, blessé lors d’une frappe de drone israélienne alors qu’il couvrait le siège du camp de réfugiés de Jabalia. Son collègue, Mohammed Al-Tanani, a été tué sur le coup. Les deux hommes portaient des gilets et casques marqués ‘Presse’, selon les images et témoignages recueillis par le Committee to Protect Journalists.
Réactions internationales et poursuites judiciaires
Face à la gravité de la situation, la Cour pénale internationale a émis en novembre 2024 des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis à Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 20 mai 2024. Des mandats ont également été demandés contre des dirigeants du Hamas, dont Mohammed Deif, Ismail Haniyeh et Yahya Sinwar, pour des attaques perpétrées en Israël le 7 octobre 2023.
Les experts des Nations Unies et de nombreuses ONG, dont Human Rights Watch, estiment que la situation actuelle à Gaza pourrait s’apparenter à des crimes contre l’humanité, voire à des actes de génocide, et appellent à une intervention internationale urgente pour prévenir de nouvelles atrocités.
Répercussions régionales et appel à la diplomatie
Le conflit à Gaza a des répercussions bien au-delà de ses frontières, avec une montée des tensions au Liban et en Syrie, où des groupes soutenus par l’Iran ont lancé des attaques contre Israël et les positions américaines. L’implication internationale est jugée cruciale par la plupart des observateurs pour mettre fin à ce cycle de violence et trouver une solution diplomatique durable.
Les appels à un cessez-le-feu et à une aide humanitaire urgente se multiplient, mais les négociations restent difficiles et la situation sur le terrain demeure extrêmement instable. Les organisations internationales insistent sur la nécessité d’un accès sans entrave à l’aide humanitaire et d’une protection renforcée des civils, alors que la population de Gaza continue de payer un lourd tribut à ce conflit. Pour un regard plus approfondi, voir Crise humanitaire à Gaza.

